Sophie Alyz

 


 

Les atomes à coquilles

(Série réalisée dans le cadre de la résidence Planches Contact/Photo4Food à Deauville en 2024).

“Tant de douceur, tant de fureur, n’est-ce-pas une contradiction ? Non, ceci prouve seulement que la fureur ne trouble que le dehors, les couches extérieures, peu profondes. Dans l’épaisseur, on n’en sait rien. Les plus faibles des créatures, les atomes à coquille, les méduses microscopiques, êtres fluides qu’un rien dissout, profitant du même courant, naviguent en pleine paix sous l’orage.“  Jules Michelet, La Mer

Ce projet, nommé d’après une phrase de Jules Michelet dans son ouvrage La Mer, vise initialement à transposer le phénomène de recul du trait de côte en images, à le rendre visible photographiquement et, par extension, à aborder notre relation à la transfiguration de notre environnement.

Au fil de la résidence, de lectures en pérégrinations, de rencontres en découvertes, l’angle initial s’est élargi : marées, faune, flore, habitat, lune, tempêtes, réchauffement climatique, transformation et adaptation du littoral… Le thème de l’érosion côtière est approché sous divers angles, de l’anecdote locale aux inquiétudes globales.

D’un point de vue technique, je suis intervenue physiquement sur les images de diverses manières, permettant aux contours de se voiler, aux éléments de s'entremêler, parfois jusqu’à former de nouveaux paysages, métaphore picturale des récits de résilience face aux changements.

Il s’agit ici d’inviter le spectateur à trouver du réconfort dans la beauté de l’impermanence, une certaine douceur dans l’observation du ballet sans fin auquel se livrent la terre et la mer et, plus généralement, de la beauté dans la fragilité d’un monde en constante évolution.

 


 

Festival Planches Contact, Deauville, 2024

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